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Née entre deux époques et assise entre deux âges, elle porte sur elle cette élégante profondeur qu’ont les grandes dames.
Et puis assise à son piano, la voilà qui esquisse des mondes passés et présents, des possibles et des impossibles, des couleurs et des douleurs dans le noir et blanc de ses touches et le pourpre de sa voix.

C’est Satie, Brahms, Gershwin et Chopin qui ont formé son âme à la grande musique romantique. Viendra ensuite le Gospel de Mahalia Jackson, puis les nuits blanches du jazz et de la musique tzigane, à une époque où tout cela sentait encore le souffre et la sueur : ainsi Django Reinhardt, Dollar Brand, Miles Davis, icônes d’une génération éprise de liberté.

La chanson, elle y goûte avec Brel, Ferrat et Sanson, nuit de noces pour la musique et la poésie française. Depuis lors, elle n’aura de cesse d’y mettre en scène et sur scène tout ce qui l’habite : le beau et le moins beau, les hauts le cœur et les bas de gamme.

Après avoir beaucoup joué, notamment au Paléo Festival en 1982( !), elle sort un premier album en 1994 et part en tournée au Brésil; suivra un deuxième en 2003, réalisé par Popol Lavanchy.

En 2009, c’est Raphaël Noir (Jérémie Kisling, Romanens, Pierre Lautomne) qui entame avec elle la réalisation d’un troisième opus, dont les premiers titres sont enregistrés au Studio du Flon par Benoît Corboz (Erik Truffaz, Polar, Sophie Hunger) et mixés par Xavier Dromard.

Auteure-compositeure-interprète, Julianah laisse aussi volontiers traîner quelques touches improvisées le long de son clavier.
Un assemblage étrange et pétillant, quelque chose comme Barbara et Pink Floyd ou Juliette et Keith Jarrett. Patchwork d’époques, fausse légèreté et élans rétrogardistes.